Dans ses cartons, le gouvernement wallon prévoit un plan emploi de grande ampleur. “Nous voulons transformer le Forem en une institution qui accompagne vraiment, non seulement les demandeurs d’emploi, mais aussi l’ensemble des personnes qui se trouvent au Chômage“, explique Elio Di Rupo.
Cela visera d’abord toutes celles et ceux qui viennent s’inscrire au Forem. “Dès qu’ils s’inscrivent, dans les 24 heures, ils sont pris en main. Le Forem les accompagne pour trouver un emploi et va aussi à la recherche de l’emploi chez les employeurs“, explique le Ministre-président wallon.
Quand cette réforme entrera-t-elle en vigueur ? “Pas tout de suite“, précise Elio Di Rupo. Cela passera d’abord par une réunion, le 17 octobre prochain, au Comité de gestion du Forem, où siègent des représentants des patrons, des syndicats et du gouvernement wallon. “Nous allons pour mettre au point cette pratique“, explique le Ministre-président wallon.
“La direction actuelle du Forem y est favorable“, souligne Elio Di Rupo. “Le Forem se transformerait pour les 41.000 personnes qui viennent d’arriver sur le marché de l’emploi en un double accompagnement, d’abord accompagner le demandeur d’emploi et puis, aller rechercher les emplois en pénurie“, précise Elio Di Rupo.
Il y a quelques jours, le ministre wallon de l’Economie, le MR Willy Borsus, plaidait pour davantage de sanctions à l’égard des demandeurs d’emploi. “Les sanctions, ce n’est pas la solution“, répond Elio Di Rupo, estimant qu’il faut d’abord tout faire pour accompagner et aider celles et ceux qui demandent à travailler. C’est ce qui justifie les modifications de fonctionnement en vue au Forem.
Dans cette optique, Elio Di Rupo cible aussi les jeunes de 18 à 29 ans, “qui n’ont pas d’emploi, n’ont pas de revenus, ne sont pas en formation et qui sont les oubliés“. Pour eux, il y a ce qu’on appelle “le coup de boost“, un programme en vigueur dans une dizaine de communes. “Pour chacune de ces communes, il y a 500 personnes par an qui sont prises en main dans cette catégorie“, précise Elio Di Rupo.
Le Ministre-président wallon est aussi revenu sur la collaboration entre le Forem wallon et son pendant flamand, le VDAB. Les deux organismes travaillent à un nouvel accord de coopération. “Chaque année, le Forem s’engagerait à ce que 12.500 Wallons puissent aller travailler du côté néerlandophone, notamment les Wallons habitants le long de la frontière linguistique“, explique Elio Di Rupo.
Au passage, le Ministre-président wallon épingle la question des revenus des travailleurs, en particulier les bas salaires. Il rappelle l’ampleur de la fraude fiscale, “30 milliards d’euros” où “il y a certainement moyen de retrouver des moyens financiers“. Il suggère aussi un “prélèvement fiscal sur les personnes les plus riches“, pour financer les pensions, les soins de santé, mais aussi “des réductions fiscales pour permettre, surtout aux bas salaires, de gagner plus“.