Greta Gerwig, des micro-budgets indépendants au milliard de dollars de “Barbie”


Rien ne prédisait pourtant Greta Gerwig, coqueluche du cinéma indépendant, à caracoler ainsi en tête du box-office mondial.

Née en 1983 à Sacramento, en Californie, d’une mère infirmière et d’un père informaticien, la jeune femme a fait un drôle de détour par New York pour s’imposer à Hollywood. Elle rejoint la métropole de la Côte Est avec l’intention de s’imposer dans les comédies musicales de Broadway. Elle finira diplômée en philosophie du Barnard College à l’université Columbia.

Durant ses études, Gerwig écrit ses premières pièces de théâtre et fonde The Tea Party, une troupe d’impro. Elle se rapproche également du mouvement Mumblecore, qui pratique un cinéma indépendant à micro-budget. Elle coécrit ainsi l’intello Hannah Takes the Stairs de Joe Swanberg, dont elle incarne le rôle principal en 2007. Trois ans plus tard, elle donne la réplique à Ben Stiller dans Greenberg de Noah Baumbach, qui devient son compagnon. Le cinéaste lui donnera le rôle-titre de très new-yorkais Frances Ha, dont elle cosigne également le scénario en 2012. Gerwig reste alors fidèle au cinéma indépendant, jouant pour Baumbach (jusque dans White Noise sur Netflix en 2022) Rebecca Miller (la fille d’Arthur) dans le charmant Maggie a un plan en 2016.

En 2017, dix ans après avoir coréalisé avec Joe Swanberg le film Mumblecore Nights and Weekends, l’actrice passe enfin à la réalisation en solo avec le très beau Lady Bird. Inspirée de son adolescence californienne, cette comédie dramatique portée par Saoirse Ronan sera nommée à cinq reprises aux oscars. De quoi ouvrir les portes d’Hollywood à Greta Gerwig, qui signe en 2020 Little Women, une adaptation inspirée et féministe des Quatre filles du Dr Marsh de Louisa May.

On retrouve cette touche féministe dans Barbie, coécrit avec Noah Baumbach. Même si la cinéaste a du mal à se dépatouiller de la contradiction interne du projet : proposer, dans le même geste, une publicité géante et une relecture féministe d’une poupée qui, depuis les années 1950, impose aussi une vision corsetée de la féminité.



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