Même le plus impassible des corps peut céder, parfois, au flot d’émotions, d’une intensité rare, que procure le plus grand des exploits.
Céder pour exulter. Céder pour profiter. Céder pour tout lâcher.
Alors que, dans un autre contexte, elle aurait sans doute réprimé ses émotions, à l’arrivée à Glasgow dimanche après-midi, Lotte Kopecky n’a, cette fois, même pas essayé.
En larmes, tentant péniblement de trouver des mots à la hauteur de son exploit, elle est revenue sur cette folle journée. Celle qui l’a sacrée championne du monde. Une journée difficile, qu’elle aura à nouveau passée dans le costume ingrat de la personne à abattre.
“Ce sont des larmes de joie” expliquait-elle, à chaud, à peine l’arrivée franchie, au micro de l’organisation. “C’était une course super embêtante pour moi, vraiment personne ne voulait rouler avec moi aujourd’hui. J’ai été obligée d’attaquer à plusieurs reprises. Je suis heureuse d’avoir été dans un très bon jour !“
Un “très bon jour” qui lui offre la mythique tunique irisée, objet de toutes les convoitises. Un très bon jour qui serait, pour beaucoup, l’exploit d’une vie. Pour une petite majorité de championnes, ce serait l’exploit d’une saison, peut-être.
Pour la Lotte Kopecky de 2023, ce n’est qu’un jalon de plus qui confère à cette saison déjà légendaire… un éclat encore plus doré.