L’héritage de Martin Luther King, 60 ans après « I have a dream »


Le leader américain des droits civiques Martin Luther King à Washington DC, le 28 août 1963, lors de la marche de Washington, où il a prononcé son célèbre discours « I have a dream ».

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Le 28 août 1963, la Marche sur Washington pour l’emploi et la liberté réunissait près de 250 000 Américains au pied du Lincoln Memorial (et quelques millions de téléspectateurs et auditeurs dans le monde), un siècle après l’abolition de l’esclavage aux Etats-Unis. Martin Luther King demande justice dans un discours historique, galvanisant les manifestants avec ses anaphores, dont la fameuse « I have a dream ». C’est l’apogée du mouvement non violent pour les droits civiques des personnes noires : l’année suivante, la ségrégation est abolie puis, en 1965, le Voting Rights Act tente de garantir leur droit de vote. Tour d’horizon de la commémoration de ce moment dans les médias français.

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Sur France Inter et en compagnie de la réalisatrice, journaliste et chercheuse Rokhaya Diallo, Christophe Barreyre revient sur ce moment d’histoire. Dans « Le Rêve de Martin Luther King » (2017), ils ont ravivé une pensée plus radicale qu’on imagine parfois, évoqué l’arrivée de Barack Obama au pouvoir et les violences policières, mais aussi la Marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983 en France.

La question des violences policières est au cœur du documentaire allemand La Révolte noire (2021), proposé par Arte, qui retrace brièvement la création et le retentissement de Black Lives Matter (BLM), dont les trois fondatrices se réclament de l’héritage et d’une partie des méthodes du mouvement des droits civiques, ainsi que du message du révérend King. Comme lui, BLM lie le combat antiraciste à celui pour la justice sociale et économique, critique du capitalisme et de l’impérialisme.

Revendications trop subversives

En 2020, France Culture est revenue, dans « Le Cours de l’histoire », de Xavier Mauduit, sur ce legs politique, après le meurtre de George Floyd par un policier, le 25 mai 2020. L’historienne et américaniste Sylvie Laurent, autrice du remarquable Martin Luther King. Une biographie intellectuelle et politique (Seuil, 2015), déploie les revendications économiques, sur le logement, l’éducation ou les brutalités policières que le pasteur formulait, à rebours de l’image du charitable révérend momifié dans une éthique, pas toujours bien comprise, de la non-violence et de la réconciliation.

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Car après l’obtention des droits civiques et du droit de vote, l’ensemble du spectre politique estime que Martin Luther King en demande trop, qu’il se montre ingrat, et le marginalise. Ces revendications sociales et économiques émancipatrices, au fondement de la Marche sur Washington pour l’emploi et la liberté et présentes dans son discours ce jour-là, sont jugées trop subversives.

De fait, cet aspect de son engagement est encore aujourd’hui plus rarement évoqué. C’est le cas de l’excellent documentaire L’Autre Rêve de Martin Luther King (2022), qui scrute pour France.tv les quatre dernières années de sa vie, et comment le rêve du pasteur américain a tourné, selon ses propres dires, « au cauchemar ».

Le Rêve de Martin Luther King (Fr., 2017, 49 min), sur France Inter  ; Les Interminables Combats pour l’égalité aux Etats-Unis (Fr., 2020, série de 4 × 51 min), sur France Culture  ; La Révolte noire. Black Lives Matter (All., 2022, 53 min), sur Arte  ; L’Autre Rêve de Martin Luther King (Fr., 2022, 52 min), sur France.tv.



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