Martin Luther King est né en 1929 à Atlanta. Bien qu’originaire d’un milieu aisé, il est confronté dès son plus jeune âge à la ségrégation. Son combat pour l’égalité des droits entre les Noirs et les Blancs débute au milieu des années 1950. En 1953, il est nommé pasteur dans une église baptiste de Montgomery en Alabama. La région est marquée par de nombreux actes violents commis contre les Noirs, dont le meurtre raciste d’un jeune garçon de 14 ans, Emmett Till, en 1955 est le paroxysme.
Ce fait-divers marque le début de l’engagement actif de Martin Luther King. Il soutient Rosa Parks, première femme noire à rejeter les lois ségrégationnistes en refusant de céder sa place à un homme blanc dans le bus. En réaction à son arrestation, l’homme de foi mène le boycott des transports de la ville. L’action dure plus d’un an. Le pasteur est arrêté, sa maison dynamitée. Il ne cède pas aux menaces.
L’affaire se clôt par un vote par la Cour suprême des États-Unis, le 21 décembre 1956, déclarant illégale la ségrégation dans les autobus, restaurants, écoles et autres lieux publics. En 1964, il décrit la situation des Noirs dans son pays, particulièrement dans les états du Sud : un constat lucide et accablant.
LES ARCHIVES.
L’archive audio à écouter en tête d’article est un extrait d’un discours prononcé en octobre 1964 à propos de la ségrégation aux États-Unis. À la veille des élections américaines (en anglais sans traduction), il évoque l’évolution de la situation, fait une description de son action et de l’illusoire tentative des politiciens des états du Sud à vouloir conserver cet état de fait.
Il aborde aussi la question de l’attitude des Américains des états du Sud où il existe encore quelques petites poches de résistance à l’intégration des Noirs. Il souligne son optimisme quant à l’évolution des mentalités dans ces régions. Dans le sud, il constate que les businessmen considèrent la ségrégation comme un frein à leurs affaires et n’attendent qu’un petit geste pour mettre fin à cette ségrégation. La loi leur donnera cette possibilité d’évoluer.
Il donne quelques pistes à travailler : la lutte contre la pauvreté ou l’intégration par l’éducation. Il évoque la grande marche pacifique contre la ségrégation de Washington qui a prouvé que les Afro-américains pouvaient « canaliser leur mécontentement pour créer un mouvement créatif, courageux, digne et non violent ».
Plus tard, il aborde plus précisément sa position dans ces élections et ce qu’elles représentent pour le peuple noir, expliquant qu’il allait utiliser sa notoriété pour s’adresser aux principaux leaders et élargir le débat : « Ils n’en sont qu’à un stade de discussions et aucune décision n’a été prise. »
Selon lui, la situation s’éclaircit malgré les quelques récalcitrants fanatiques. « Ceux qui tuent les noirs… Mais ils sont minoritaires maintenant », assure-t-il alors. Globalement, déclare-t-il aussi, il y a une prise de conscience positive dans la population concernant cette question. « De plus en plus de blancs soutiennent cette cause », conclut-il avec espoir.
En mars 1965, il participe à une grande marche pour l’intégration sociale à Selma. « La ségrégation est sur son lit de mort en Alabama et, une chose dont je suis certain, c’est que [le gouverneur] Wallace conduira les funérailles ».